L'incitation avant... l'obligation

En route vers la maison à énergie positive !

Pour soutenir le développement des énergies renouvelables et une filière industrielle pas encore tout-à-fait mature, l'Etat utilise le levier de l'incitation : il attribue des aides financières.

Aujourd'hui ces aides se réduisent au seul tarif d'achat pour qui veut opter pour la vente, en totalité ou en surplus, de l'électricité photovoltaïque produite. En effet, le tarif d'achat à lui seul suffit amplement à financer l'installation solaire photovoltaïque, et même bien plus.

Mais cela ne durera pas éternellement, et c'est normal. Après l'incitation viendra l'obligation.

La prochaine étape sera l'obligation réglementaire de s'équiper : c'est ce que prévoit la RT2020, avec l'arrivée des maisons à énergie positive. Toute maison construite devra alors obligatoirement produire davantage d'énergie qu'elle n'en consomme.

 Maison passive, énergie positive, quèsaco ?

Depuis le premier choc pétrolier et la crise économique qu'il avait provoquée, l'Etat a décidé de mettre en place une réglementation thermique, une RT : cette réglementation exige qu'une construction respecte tel ou tel critère de performance thermique (jusqu'ici essentiellement l'isolation thermique), afin de réduire la consommation d'énergie du bâtiment et donc, par voie de conséquence, celle du pays. L'Etat cherche ainsi à réduire ses importations d'énergie, qui pèsent très lourdement sur sa balance commerciale.

La RT2012 a instauré une nouvelle règle, avec l'obligation, cette fois, d'atteindre un résultat, et non plus seulement mettre en oeuvre des moyens : les maisons doivent consommer moins de 50 kWh d'énergie primaire par m² et par an.

La prochaine réglementation thermique doit être la RT2020 : cette fois, les maisons devront produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment.
Ainsi, sauf à installer une éolienne dans le jardin (une grande, pas une petite, car il s'agit de produire sérieusement de l'énergie), la solution la plus simple à mettre en œuvre est l'installation de panneaux photovoltaïques : ni bruit, ni mouvement, ni déchet, c'est la solution parfaite.

La fin annoncée des aides financières

L’Etat veut développer la surface de solaire photovoltaïque pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé en matière de développement des énergies renouvelables et de réduction des gaz à effet de serre. Mais, comme on vient de le voir, pour y parvenir il utilisera bientôt la contrainte règlementaire. Ce sera évidemment la fin des aides financières.

Comme en toute chose, d'abord on passe par l'incitation, puis on arrive à l’obligation.

Bien sûr dans un premier temps, seules les maisons neuves  seront concernées, lors de leur construction.

Mais comme ce fut par exemple le cas avec le contrôle technique automobile - qui au départ était purement informatif, avant que se mette en place l'obligation de faire les réparations - l'Etat finira un jour ou l'autre par imposer ces améliorations énergétiques au parc immobilier existant aussi. On peut imaginer qu'il arrive un moment où pour vendre une maison, il faudra peut-être d'abord la mettre en conformité avec la "réglementation thermique rénovation" en vigueur...
Après tout la plus grosse consommation d'énergie du pays, c'est le bâtiment, et les bâtiments qui consomment le plus sont les plus anciens !

Un marché immobilier à deux vitesses

Au-delà des ces considérations réglementaires, pensez aussi à la position d'un acquéreur de bien immobilier. Il aura le choix entre des maisons qui coûtent zéro euro en énergie, et des maisons même récentes qui auront vu leur facture d'énergie exploser avec la hausse annoncée du prix des énergies.

Comme c'est déjà le cas avec l'étiquette énergétique apposée sur les maisons lors de leur vente, l'équipement des maisons en production d'énergie entrera en compte dans la valorisation du bien...

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