Photovoltaïque en autoconsommation sans stockage ni optimisation
L'autoconsommation photovoltaïque dans sa version la plus simple
Une étude officielle estimait en 2012 que le prix de l’électricité issue du réseau public allait augmenter d’environ 30 % en 5 ans... et nous pouvons toutes et tous constater sur nos factures que cette prévision s'est avérée exacte. C'est évidemment une tendance qui devrait se poursuivre à l'avenir... voire s'accélérer compte tenu des coûts pharamineux du grand carénage qui doit être opéré sur le parc nucléaire français.
Pour vous prémunir de ces augmentations, et pour participer au développement des énergies renouvelables, vous pouvez équiper votre maison d'une installation photovoltaïque dont vous consommerez directement la production électrique.
Ni batterie de stockage, ni optimiseur, c'est la solution photovoltaïque en autoconsommation la plus simple, et aussi la moins coûteuse.
L’installation photovoltaïque est alors dimensionnée pour permettre à son propriétaire d’absorber la totalité ou la quasi-totalité de l’électricité produite pendant les heures où les panneaux photovoltaïques produisent. Quelques ajustements du mode de vie du propriétaire peuvent tout de même permettre d'optimiser ce type d'installation sans aucun dispositif technologique particulier.
Installateur de photovoltaïque basé entre Foix et Pamiers, en Ariège, Rouch Energies vous présente les caractéristiques de ce type d'installation.
Autoconsommation totale ou autoconsommation avec vente du surplus ?
Il existe en effet deux possiblités quand on souhaite autoconsommer sa production photovoltaïque :
- 1S'engager à consommer 100% de sa production sans rien injecter sur le réseau public : cela implique soit de sous-dimensionner l'installation par rapport à vos besoins (et à la surface de toit disponible) afin de s'assurer de n'avoir jamais aucun excédent, soit de s'équiper de dispositifs dits zéro injection (qui ont un coût et qui signifient qu'une partie de l'électricité solaire est tout bonnement perdue pour vous et pour tout le monde), soit de s'équiper de batteries.
- 2Préférer consommer ce que vous pouvez, et céder l'excédent au réseau public : vous pouvez en effet céder votre excédent de production à l'opérateur historique et percevoir une rémunération du surplus : 0,10 € par kWh injecté au réseau public. Il convient dans ce cas de passer un contrat, et de payer un devis de raccordement, mais son montant est presque symbolique puisqu'il s'élève à peine à 50 €.
Les panneaux photovoltaïques : en surimposition
Inutile d’intégrer les panneaux photovoltaïques au bâti puisque l’électricité n’est pas vendue à EDF sous le mécanisme du tarif d'achat : la seule et unique raison (au-delà d’un critère esthétique assez discutable) qui obligeait autrefois à installer les panneaux solaires à la place des tuiles, c'est que cela permettait de bénéficier d'une prime à l'intégration venant bonifier le tarif d'achat.... mais cette bonification n'existe plus depuis octobre 2018.
Pour de l’autoconsommation, on installe les panneaux photovoltaïques comme cela se fait dans tous les autres pays du monde, à savoir au-dessus des tuiles.
C'est ce qu'on appelle l'installation en surimposition.
La différence visuelle n’est pas flagrante, compte tenu de la faible épaisseur des modules photovoltaïques.
Sur le plan technique, cela permet une bien meilleure ventilation des panneaux, d’où un grain de productivité évident. La chaleur est en effet l'ennemie de la production d'électricité photovoltaïque.
Mieux les panneaux sont ventilés, plus ils produisent d'électricité.
Autre avantage, et non des moindres, cela fait baisser nettement le prix de l’installation par rapport à une installation destinée à la vente d’électricité !
- Moins de matériel : on fait l'économie, loin d'être négligeable, du système d'intégration au bâti
- Moins de main d'œuvre : le temps de pose est nettement réduit, puisqu'on n'a besoin ni de détuiler la toiture, ni de mettre en place le système d'intégration, ni de réaliser les finitions d'étanchéité puisqu'on ne touche pas à l'étanchéité
Les panneaux photovoltaïques au sol
Puisqu'on n'a aucune obligation d'intégration au bâti dans l'autoconsommation totale, ni même d'installation sur bâtiment, on peut aussi installer les panneaux photovoltaïques sur un châssis au sol, ou en pergola solaire ... tout est possible. Sachez toutefois que ces solutions sont en moyenne plus coûteuses que celle qui consiste à poser les panneaux photovoltaïques sur la toiture, puisqu'il faut dans ces configurations des structures porteuses (un châssis par exemple).
Aucun frais de raccordement en cas d'autoconsommation totale
Dans une installation photovoltaïque entièrement dédiée à l'autoconsommation, sans vente du surplus, on ne demande pas à faire raccorder l'installation au réseau public de distribution.
- Pas de frais de raccordement au réseau : puisqu'on ne vend pas l'électricité à EDF, inutile de s'équiper du compteur de production et de non-consommation. Il convient toutefois de déclarer son installation et de signer une CAC, ou Convention d'Auto Consommation
Des frais de raccordement très réduits en cas d'autoconsommation partielle avec vente du surplus
Dans une installation photovoltaïque dédiée à l'autoconsommation partielle avec injection du surplus, on demande à faire raccorder l'installation au réseau public de distribution. Mais l'installation est simplifiée avec un seul compteur au lieu de deux. Si vous êtes déjà équipé du Linky, aucune modification n'est à prévoir. Dans le cas contraire, sachez que votre compteur actuel sera forcément remplacé par un Linky, lequel est capable de compter le soutirage, mais aussi l'injection de courant.
Attention : pour bénéficier de la vente du surplus, l'installation doit être réalisée sur bâtiment et satisfaire aux conditions générales d'implantation décrites dans l'arrêté du 9 mai 2017.
- Frais de raccordement au réseau très réduits : pas de compteur de non-consommation. Le prix le plus souvent constaté est d'environ 50 €
Faire coïncider la production photovoltaïque et la consommation électrique
La puissance installée
Puisqu'on prévoit de consommer l'électricité photovoltaïque directement sans la stocker préalablement, il faut dimensionner l'installation solaire de sorte qu'elle soit cohérente avec la consommation à l'instant T de la maison. Dans ce type d'installation, on dépasse rarement les 3 kWc, mais tout dépend de la maison et des équipements électriques présents.
Avec une piscine ou une climatisation, deux dispositifs qui fonctionnent le plus en été et en journée, la puissance nécessaire peut être plus importante.
Notez qu'en cas d'injection du surplus, vous n'avez pas à vous inquiéter autant de faire coïncider parfaitement votre consommation et votre production. L'excédent de production sera injecté au réseau et vous sera rémunéré 0,10 € par kWh.
Le mode de vie : adieu les heures creuses, bonjour les heures solaires !
Il faut changer de logique : on ne fera plus fonctionner les appareils électriques pendant les heures creuses, mais plutôt en milieu de journée, au moment où les panneaux photovoltaïques produisent le plus.
De nombreux appareils électroménagers sont dotés d'un départ différé. On peut sinon les équiper d'un programmateur qui les fait démarrer même en votre absence.
Un excellent compromis entre la technologie et l'humain : la visualisation
Pas besoin d'équiper son installation de dispositifs électroniques compliqués pour piloter à votre place vos appareils. En tout cas si vous avez le temps (un peu) et l'envie de vous intéresser à la vie de votre instalaltion, l'observer au moins au début le temps d'apprendre comment elle réagit.
Mais sans aucun dispositif de visualisation, ce serait un peu comme conduire sur autoroute sans compteur de vitesse en croisant les doigts pour ne pas dépasser la limite de vitesse.
Un très bon compromis, c'est la passerelle de communication Envoy S-Metered désormais proposée par Enphase Energy avec ses micro-onduleurs., ou encore le Smart Meter couplé à un onduleur Fronius.
Ces systèmes permetent en effet de visualiser en quasi temps réel, par tranches de 5 ou 15 minutes:
- 1La production photovoltaïque
- 2La consommation électrique de la maison
- 3La production photovoltaïque autoconsommée
- 4La production photovoltaïque injectée au réseau EDF
- 5La consommation électrique soutirée au réseau EDF
Cette quantité d'informations a un effet pédagogique.
Vous apprenez combien consomment vos différents appareils, et combien produit votre photovoltaïque en fonction de l'ensoleillement.
Cela vous permet d'apprendre à savoir quand démarrer tel appareil si vous souhaitez qu'il soit alimenté par vos panneaux solaires plutôt que par Golfech ;-)
Vous pouvez voir l'exemple d'une installation fonctionnant sur ce mode sur cette page.
En conclusion, une installation photovoltaïque sans stockage de la production solaire ni pilotage des appareils consommateurs, c'est un moyen de réduire votre facture d'électricité avec une installation très simple et très bon marché.
Un inconvénient toutefois si vous optez pour une autoconsommation totale : il faut sous-dimensionner l'installation pour ne pas gaspiller la production solaire. On ne peut donc pas couvrir une aussi grande part de la consommation qu'avec les autres types d'installations.
Une alternative : opter pour la vente du surplus, qui autorise une installation plus puissante, qui couvre mieux les besoins et dont l'excédent vous est rémunéré 0,10 € par kWh. Equipée d'un dispositif de visualisation tel que Envoy S-Metered, vous pouvez parfaitement reprendre le contrôle de vos consommations électriques.
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