L'autoconsommation partielle avec vente du surplus
Le contrat de vente en surplus
L'arrêté du 9 mai 2017 puis l'arrêté du 6 octobre 2021, en instaurant une rémunération spécifique pour le surplus et une prime à l'investissement, l'ont popularisé :
il s'agit de l'autoconsommation partielle, avec injection du surplus au réseau en contrepartie d'une rémunération.
Le principe
Le hic avec l'autoconsommation, c'est qu'il est très difficile - pour ne pas dire impossible - de faire coïncider la production avec la consommation.
En gros, soit on sous-dimensionne l'installation pour être sûr de pouvoir tout consommer, soit on accepte d'avoir une fraction de l'électricité produite qui ne sera pas consommée sur place par le producteur.
Pourquoi ?
Parce que la courbe de production solaire, qui culmine à son maximum entre 10h et 14h solaire, ne coïncide généralement pas avec la courbe de consommation (à l'exception notable des bâtiments tertiaires tels que bureaux et magasins !).
Voici un exemple, capturé sur le portail Enphase MyEnlighten d'un de nos clients :
- Sur ce graphique en tranches de 15 minutes, on voit en bleu la production photovoltaïque, et en orange la consommation de la maison. Quand le orange est clair, cela signifie que la consommation est couverte par de l'électricité photovoltaïque. Quand le bleu est foncé, cela signifie qu'on a produit plus d'léectricité qu'on n'en a eu besoin, et que cette électricité a été injectée sur le réseau public, moyennant rémunération.
Que voit-on ?
En bleu : la production d'électricité photovoltaïque.
En orange : la consommation d'électricité de la maison.
En bleu clair : la production d'électricité photovoltaïque aussitôt consommée par la maison.
En orange clair : la consommation d'électricité de la maison couverte par la production locale d'électricité photovoltaïque.
En bleu foncé : l'électricité photovoltaïque non consommée par la maison, et donc injectée au réseau public, en contrepartie d'une rémunération.
En orange foncé : la consommation d'électricité provenant du réseau.
Par exemple entre 14:00 et 14:15, c'est-à-dire la tranche horaire surlignée, l'installation photovoltaïque a produit 530 Wh dont 425 Wh ont été consommés par la maison. Le surplus de 105 Wh a été vendu à EDF.
On comprend très vite que si on avait voulu ne jamais rien injecter sur le réseau, il aurait fallu réduire considérablement la puissance de l'installation.
De ce fait, l'économie générée par l'installation aurait été elle aussi considérablement réduite.
Ceci doit être rapproché du prix actuel de l'électricité en provenance du réseau : en janvier 2022, le kWh réseau est vendu en moyenne 15,58 centimes d'euro selon la puissance et l'option de l'abonnement.
Quant à savoir exactement quelle fraction de l'électricité photovoltaïque produite sera directement consommée par la maison, c'est-à-dire définir le taux d'autoconsommation, cela dépend de très nombreux critères, difficiles à prévoir car dépendant en grande partie du comportement des habitants de la maison.
Si on veille à utiliser le plus possible ses appareils électriques pendant la journée, quand le soleil brille, cela améliore nettement le taux d'autoconsommation.
Si la maison a un chauffe-eau électrique, c'est un moyen très simple d'utiliser au maximum l'électricité solaire (éventuellement, si le chauffe-eau est compatible, en installant un boitier de pilotage).
Voir le bilan de l'autoconsommation réalisé par un de nos clients
Il faut toutefois évidemment prendre en compte le prix de revient du kWh photovoltaïque, qui correspond à :
Prix payé pour l'installation photovoltaïque déduction faite de la prime à l'investissement et de la rémunération reçue en échange des kWh non consommés / nombre de kWh produits et autoconsommés sur la durée de vie de l'installation (ou au moins de sa durée de garantie).
Voir un exemple de ce calcul sur une de nos réalisations
Ce prix de revient est, chez Rouch Energies, très inférieur au prix du kWh en provenance du réseau public.
Dans l'étude que nous vous remettons avec notre devis, nous vous communiquons une fourchette de prix de revient prenant également en compte le taux d'autoconsommation.
N'oubliez pas que la maison consomme - et pas qu'un peu - pendant la nuit !!
La rémunération du surplus
Une rémunération fixe
Autre différence avec le contrat pour la vente en totalité, celui pour la vente du surplus prévoit une rémunération fixe.
En effet, le tarif d'achat affecté aux installations en vente de la totalité bénéficie d'un tarif d'achat indexé sur l'évolution des prix à la production.
Par opposition, la rémunération du surplus est fixe et s'élève à 0,10 € par kWh injecté sur le réseau public.
La prime à l'investissement
Autre nouveauté depuis l'arrêté du 9 mai 2017, confirmée par l'arrêté du 6 octobre 2021, les installations destinées à l'autoconsommation avec vente du surplus bénéficient d'une prime à l'investissement.
Cette prime est réévaluée chaque trimestre, mais elle est, à l'heure où nous écrivons ces lignes, de 380 € par kWc pour les installations jusqu'à 3 kWc, 290 € par kWc pour les installations de 3 à 9 kWc, 160 € par kWc pour les installations de 9 à 36 kWc, et 80 € par kWc de 36 à 100 kWc.
Ainsi, par exemple, pour une installation de 3 kWc, la prime s'élève actuellement à 3 x 380 € = 1 140 €
C'est l'acheteur obligé - c'est-à-dire EDF Obligation d'Achat - qui verse automatiquement cette prime au propriétaire de l'installation.
Elle est versée en 5 fois, à raison d'1/5ème par an pendant 5 ans.
Le prix du raccordement au réseau
Il s'agit là d'un des avantages de la solution en autoconsommation partielle avec vente du surplus : le raccordement au réseau est simplifié, et coûte infiniment moins cher qu'en vente de la totalité.
Sauf cas particulier, le prix d'un raccordement au réseau en vente du surplus est le plus souvent gratuit.
En effet, là où une installation dédiée à la vente totale de l'électricité photovoltaïque requiert l'installation d'un compteur supplémentaire, d'un disjoncteur, d'un boîtier de connexion et souvent d'un coffret, une installation dédiée à l'autoconsommation avec vente du surplus n'a besoin de rien. Ou presque.
Electriquement, une installation pour la vente en totalité est totalement séparée de l'installation domestique. L'électricité emprunte un chemin distinct jusqu'au réseau.
En revanche, une installation pour l'autoconsommation avec vente du surplus se contente d'utiliser le compteur consommation, l'installation photovoltaïque étant directement connectée à l'installation domestique.
Ceci suppose toutefois d'avoir un compteur consommation capable de compter dans les deux sens (consommation et production). Ce que fait le compteur Linky.
Si vous en êtes déjà équipé, Enedis n'aura plus qu'à activer cette fonction. Sinon Enedis procèdera au remplacement de votre ancien compteur par un Linky.
Si vous relevez d'une régie communale, jusqu'à il y a peu les régies, distributeurs indépendants, ne pouvaient accéder au Linky mais, aux dernières nouvelles, cette difficulté a été levée, et vous pourrez également bénéficier de la simplicité et du très faible coût du raccordement permis par le Linky.
Linky obligatoire
Vous l'avez compris, le Linky est un passage obligé pour pouvoir bénéficier du comptage de l'autoconsommation avec vente du surplus.
Si vous ne voulez pas de Linky, inutile d'envisager cette solution.
Et alors, le Linky, dangereux ou pas ?
Nous pensons que non. Nous en sommes personnellement équipés. Nous pensons, comme d'autres, que les ondes de nos téléphones portables, de nos box Wifi, voire même de nos autres câbles CPL (qui eux transportent des donnéess non stop) sont infiniment plus dangereux que le Linky.
D'accord, mais alors, mes données personnelles sont-elles en danger ?
EDF va-t-il pouvoir m'espionner via le Linky ?
Nous pensons quant à nous que nos données personnelles sont infiniment plus en danger avec : les cartes de fidélité des grandes enseignes (qui scrutent vos habitudes de consommation), les réseaux sociaux (dont on sait maintenant qu'ils vous connaissent mieux que votre propre mère) et, même si vous faites attention aux deux premiers, l'usage d'internet, à commencer par votre moteur de recherche.
En effet, à moins que vous ne naviguiez toujours en mode privé sur un navigateur conçu pour ça, votre moteur de recherche (Google, ou Bing, ou Yahoo, ou pratiquement n'importe lequel) sait tout de vos habitudes, de vos orientations politiques, etc.
Donc non, nous ne pensons pas que Linky soit un danger sérieux pour la sécurité de vos données personnelles.
Maintenant, on peut par contre questionner le déploiement forcé à grande échelle de ce compteur quand il s'agit de remplacer un compteur électronique fonctionnant parfaitement bien, et remettre en question la qualité du service d'information apporté par ce compteur.
Mais ici n'est pas notre propos puisque vous aurez besoin d'un compteur capable de compter dans les deux sens, et que seul Linky est capable de le faire.
Dans ce cas, le remplacement de votre ancien compteur par un Linky est tout-à-fait pertinent.
Installation sur bâtiment
Pour être éligible à un contrat d'autoconsommation partielle avec vente du surplus, l'installation photovoltaïque doit obligatoirement être réalisée sur un bâtiment, un hangar ou une ombrière, et doit respecter les critères généraux d’implantation tels qu'ils sont définis dans l'arrêté du 6 octobre 2021, c'est-à-dire satisfaire à l'une des conditions suivantes :
- système installé sur une toiture d'un bâtiment ou d'un hangar ou sur une ombrière et le plan du système photovoltaïque est parallèle au plan des éléments de couverture environnants
- système installé une toiture plate d'un bâtiment ou d'un hangar ou sur une ombrière plate (pente inférieure à 5 %)
- système remplissant les fonctions d’allège, de bardage, de brise-soleil, de garde-corps, d’ombrière, de pergolas ou de mur-rideau
Impossible de bénéficier de la vente du surplus pour une installation au sol, par exemple.
Allez hop, on résume !
En vente du surplus, vous autoconsommez au maximum la production de votre installation photovoltaïque, puis injectez le surplus non consommé sur le réseau public. Pour ce surplus, vous percevez une rémunération fixe de 10 centimes d'euro pour chaque kWh.
Pour ce faire, vous aurez besoin d'un compteur Linky, ce qui, le plus souvent, ne vous coûetra rien du tout.
Vous recevrez une prime à l'investissement de 80 à 380 € par kilowatt-crête installé, selon la puissance de votre installation.
L'installation doit obligatoirement être faite sur bâtiment, sur hangar ou sur ombrière (ce qui inclut les pergolas solaires et les abris voiture).
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